jeudi, avril 25, 2013

Virée andine

La Paz, en Bolivie, est la capitale la plus haute du monde, avec son aéroport situé à plus de 4000 mètres au-dessus du niveau de la mer. A cette altitude, l’oxygène se fait plus rare et l’air plus difficile à respirer. Ainsi, on recommande aux voyageurs de ne pas arriver directement à La Paz mais de commencer plus bas pour ensuite remonter vers La Paz. J’ai donc décidé d’arriver directement à La Paz le 17 mars 2013, pour mon premier contact avec l’Amérique du Sud.
Dès la sortie de l’avion, on sent que l’air a un petit je-ne-sais-quoi d’absent. Ah bin, r’garde donc ça Normand, y a pas d’oxygène ici. En attendant de passer aux douanes boliviennes, l’Américaine qui attendait devant moi dans la file s’est évanouie pour cause de manque d’air à respirer. Elle était complètement partie. Gone. Tout de suite, une employée de l’aéroport est arrivée avec une chaise et une bonbonne d’oxygène pour la regonfler. Apres cinq minutes dans le pays, ça donnait le ton.  
Vers 6h30 du matin, j’arrive à mon hôtel situé dans une ruelle sombre sud-américaine, le genre de ruelle dans laquelle tu veux pas marcher la nuit. Une fois arrivé à ma chambre au 4e étage avec mon sac sur le dos, j’étais littéralement plié en deux, pas parce que c’était drôle mais parce que mes poumons avaient désespérément besoin d’air nord-américain. J’étais essoufflé comme jamais et j’ai dû m’asseoir pour reprendre mon souffle. Ça commençait bien.

La Paz et ses montagnes
A La Paz, des zebres font la circulation
C’est pas mal, la Bolivie. La Paz est vraiment impressionnante, avec ses montagnes enneigées partout autour, son chaos dans les rues, et ses cholitas. Les cholitas. La première chose qu'on remarque, ce sont les cholitas partout. Les cholitas sont les femmes autochtones de Bolivie (et d’une bonne partie des Andes) et qui sont immédiatement reconnaissables par leur robe colorée et leur chapeau melon. Elles sont tellement cute, j’avais juste envie de leur pincer les joues. Le problème c’est qu’elles sont un peu farouches et acceptent difficilement de se faire prendre en photo. J’ai donc opté pour deux nouvelles strategies qui consistaient  1- à les prendre en photo sans qu’elles le sachent (dangereux, les Boliviens disent qu’elles ont des pouvoirs magiques, pas de farce), ou 2- leur acheter des fruits pour ensuite leur demander de les prendre en photo.


La stratégie #1 :


La stratégie #2 :



LA ROUTE DE LA MORT

La Bolivie possède l’heureuse distinction d’avoir sur son territoire la route la plus dangereuse au monde selon la banque interaméricaine: El Camino de la Muerte, la route de la mort. Cette route relie La Paz à la région des Yungas, à travers 60km de chemins de terre ridiculement étroits et ridiculement suspendus à la montagne. D’un côté la montagne, de l’autre, le vide, la plupart du temps des falaises qui tombent à 90 degrés, hautes de centaines de mètres. Jusqu'à ce qu’une nouvelle route pour se rendre aux Yungas ouvre il y a quelques années, des dizaines de personnes mourraient avalées par le vide à chaque année.


La route de la mort (photo tiree des internets)



Comme un voyage sans aventure est un peu plate pour moi, j’ai décidé de faire la route de la mort à vélo. Avec une dizaine de voyageurs et deux guides, on a donc courageusement (ou stupidement peut-être) roulé pendant 4 heures sur cette route, en espérant ne pas faire le faux mouvement qui nous transformerait en statistique. Tout au long de la route, des croix sont plantées au bord du ravin, rappel funeste des nombreux accidents qui y sont survenus. Le sentiment de rouler à vélo en sachant qu’à deux ou trois mètres à sa gauche c’est le vide total, c’est un peu déroutant.


Notre bus qui nous suivait



Moi qui me prépare à passer la passe de la mort de la route de la mort



La passe de la mort

LA route de la mort est particulière pour son bilan meurtrier (dû à sa proximité avec la capitale), mais des routes de la mort, il y en a partout en Bolivie. J’ai d’ailleurs rencontre un Québécois qui était de retour au pays 10 ans après avoir failli y laisser sa peau. En effet, en 2003, l’autobus dans lequel il prenait place avait tombe dans un ravin. 14 des 28 passagers étaient morts. La moitié...

J’ai aussi rencontre une Française qui avait pris le bus pour aller dans la jungle au nord du pays. Lors d’un passage particulièrement périlleux sur le bord d’un ravin, tous les Boliviens sont sortis du bus pour marcher quelques temps. Quand même les gens de la place sortent pour marcher, tu sais que t’es pas en Hollande.



LA BOUFFE

La nourriture bolivienne est tout simplement dégueulasse. Toujours et toujours des patates frites, avec du riz sec et de la viande frite. Donc, quand tu trouves un bon plat, tu en profites. J’ai mangé ce plat-là trois jours de suite. En serio.

Bon plat: Silpancho ou quelque chose comme ça 

 Tres bon plat: steak de lama



A la station d'autobus

LES MINES DE POTOSI
A Potosi, une ville ridiculement élevée (4000 mètres), j’ai visité une des mines qui sont encore en activité. Depuis la colonisation espagnole, ces mines ont tué des millions d’indigènes. Encore aujourd’hui, les conditions y sont atroces : air vicié, écroulements de galeries, noirceur constante. Résultat, les mineurs vivent en moyenne jusqu'à 45 ans. Encore aujourd’hui, une grande partie de l’activité économique de la ville tourne autour des mines. Tu sais que t’es dans une ville minière quand la dynamite est vendue librement dans les magasins…
Antonio qui manipule de la dynamite
Avant d’entrer dans la mine, notre guide Antonio, un ancien mineur lui-même, nous a emmenés acheter des provisions : sac de feuilles de coca pour les mineurs, masques et dynamite. On a aussi participé à une tradition minière de Potosi, c’est-à-dire boire de l’alcool à 96% avant de rentrer.
Holy Potosi, un vrai coup de poing dans la face, cet alcool.
Alcool a 96%
Moi, pas prêt à rentrer dans la mine

Cette fillette a perdu son père dans les mines
Entrée de la mine. C'est pas du solide.


Dans la mine, on descend rapidement dans des galeries et tunnels, très profondément dans la montagne. Des le début, j’étais pas particulièrement heureux et j’avais déjà hâte de ressortir. En plus, Antonio, en bon mineur bolivien, enfilait les shots d’alcool à 96%. Avec aucun autre mineur dans les environs, et un labyrinthe de tunnels et galeries, Tony commençait a m’inquiéter. Pas champion. A 200-300 mètres sous la terre, tu préfères un guide en pleine possession de ses moyens. Puis, il a fait exploser un bâton de dynamite à peut-être 10 mètres de nous, plus loin dans la galerie. Exactement ce dont j’avais besoin pour me rassurer : un mineur saoul qui fait sauter de la dynamite à 200 mètres sous la terre.   

LE SALAR DE UYUNI

Les plus beaux paysages de la Bolivie:




Un bain thermal a 5000 metres d'altitude

Bain thermal: Les 30 meilleures minutes de mon voyage

Les immenses étendues de sel


Une petite chanson dans le désert 




3 commentaires:

Michel Fortin a dit...

Merci pour ce Blog Ben!

Les Tchoubis a dit...

Magnifique Ben! Merci encore une fois de partager! Est-ce qu'il est obligatoire de passer par la route de la mort, ou bien il y a une alternative?

Benoit a dit...

Absolument pas obligé de passer par la route de la mort! Il y a maintenant une nouvelle route beaucoup plus sécuritaires pour aller dans la région des Yungas. Maintenant, la route de la mort sert seulement aux voyageurs un peu cons qui veulent se vanter d'avoir passé par là...