jeudi, août 27, 2009

Malaise malais

J’en ai fini de la Malaisie. 25 jours en Malaisie, c’est assez court, mais je pense avoir réussi à en faire beaucoup et j’ai vraiment aimé ce pays malgré tout. Malgré une chaleur souvent intense, malgré la bière très chère (pays à majorité musulmane = alcool fortement taxé, ce qui fait qu’une grosse bière est environ 4 ou 5$ – quand même frustrant après le Cambodge, où on peut en avoir à moins d’un dollar), malgré les tentatives de conversion à l’islam dont j’ai fait l’objet.

Un pays très diversifié, avec 50% de Malais, 25% de Chinois, et 7% d'Indiens, avec une variété incroyable de religions, langues, cultures et cuisines. J’ai commencé en passant quatre jours dans la capitale Kuala Lumpur. Un séjour bien agréable, avec très peu d’événements ou d’anecdotes dignes de mention, si on exclut le fait que lors de ma toute première journée de voyage, je me suis enfui d’une maison en banlieue de Kuala Lumpur avec des criminels à mes trousses. Je vous épargne les détails (pour l’instant), ça serait trop long à raconter, mais tout ce qu’il faut savoir c’est que je m’en suis sorti sans égratignure et avec une bonne histoire (que je vous raconterai un jour). On dit qu’on apprend toujours quelque chose de ce genre d’expériences. J’ai appris que je peux courir très vite.

Après 3 mois au Cambodge, que j’ai suffisamment décrit dans mes blogs précédents, j’avoue que ça a fait du bien d’arriver dans un pays plus moderne et assez développé. La capitale est impressionnante, avec ses nombreux gratte-ciels et bâtiments ultramodernes.

J'offre gracieusement quelques photos de mes 25 jours en Malaisie.

KUALA LUMPUR




Les tours Petronas, les plus beaux édifices que j'ai vus dans ma vie, après le Stade Olympique de Montréal et l'aréna Robert-Guertin de Hull.


La tour KL

Un agréable "spa de poissons", où pendant 10 minutes, des dizaines de poissons nous mangent la peau et nous nettoient les pieds. Le plus dur c'est de pas rire.
MELAKA


Qui a dit que les pays musulmans étaient conservateurs? Une chance qu'il y a des Chinois en Malaisie pour ouvrir des bars.

IPOH
Temple chinois construit dans la montagne

LES CAMERON HIGHLANDS

AVENTURES DANS LA JUNGLE MALAISIENNE

Un ami australien, rencontré à Melaka, et moi, avons décidé de nous promener un peu dans la jungle autour de Tanah Ratah, dans les Highlands. J'avais choisi de porter mon t-shirt spécial "rouge camouflage" pour m'assurer que les tigres ne me voient pas.
ILE DE PENANG

Randonnée en scooter, dans un village de pêcheurs
Théâtre de rue chinois
Temple Kek Lok


Je suis allé dans le « temple des serpents » à Penang. Comme on voit sur la photo, il y a 3 ou 4 serpents tranquillement enroulés devant la statue de Bouddha. Juste à côté, il y a un panneau ordonnant clairement de ne pas toucher aux serpents. Comme ceux-ci ne bougeait absolument pas, et étant de nature sceptique, j’ai décidé d’en toucher un pour montrer à mon ami qu’ils étaient en caoutchouc. Ils n’étaient pas en caoutchouc. Ils étaient bien vivants, et j’ai eu légèrement peur lorsqu’ils ont réagi à mon doigt. On m’a dit juste après que c’était des vipères, donc venimeuses. Ça m’apprendra à défier l’autorité.

Excellente bouffe de rue à Georgetown

Un ami temporaire, rencontré dans une mosquée de Penang, qui a essayé doucement de me convertir.

QUATRE JOURS DE RELAXATION INTENSES DANS LES ILES PERHENTIAN




Un ami et moi avons sauté d'un phare, d'une hauteur de 10 mètres et situé au large à 300 mètres de la plage, alors qu'une tempête approchait. On a déjà eu des meilleures idées, mais c'était bien le fun.


Plongée
Bon, c'est ça qui est ça.
Demain, je pars vers la Chine, où je ferai un stage de deux mois au Shanghai Institutes for International Studies. Je ne pense pas pouvoir alimenter mon blog durant cette période, car le gouvernement chinois, dans ses efforts visant à contrôler toute l'information, a bloqué l'accès au site Blogger. Mais, vous inquiétez pas, hotmail fonctionne bien, donc hésitez pas à m'envoyer des courriels.
Je redonne des nouvelles dans deux mois.
Bonne Halloween,
Benoit

samedi, août 01, 2009

Blanche-Neige et ses coquerelles

Je sais, j’ai négligé mon blog dernièrement, mais c’est simplement que la routine s’est joyeusement installée. Je travaille toute la semaine, et la fin de semaine je sors et j’essaie de dormir le plus longtemps possible dans le vacarme phnompenhien. Alors, essentiellement, c’est la même chose que chez nous, mais dans un environnement très différent où il y a plein de choses bizarres qui arrivent. Deux exemples, juste comme ça :

EXEMPLE 1 : Il y a deux semaines, un petit chien m’a mordu à la cheville pendant que je marchais dans la rue. C’était qu’un sale chien raciste, car il n’a rien même pas touché aux Cambodgiens qui étaient autour de moi. Ça m’a vraiment enragé.

EXEMPLE 2 : Leng, un de mes collègues de travail, est très étrange. Il est âgé de 40 ans, et a l’air d’un petit gars de 12 ans autant par son apparence que son comportement.

Leng, un petit gars bien drôle, et moi, au bureau

Une fois, après une soirée entre collègues dans un resto, il me reconduit à mon hôtel avec sa moto. Juste avant d’arriver à l’hôtel, il me demande, tout nerveux, dans son drôle d’anglais :
- Benoit, tu veux venir coucher chez moi ?
- Euh, non, pas vraiment, je dors à mon hôtel ce soir
- Aaah, Benoit, please, viens dormir chez moi, voir ma maison et mes enfants
- Euh non merci, je suis fatigué, je dors chez moi, une autre fois peut-être (yeah right)
- Benoit, snif, je pense pas qu’il y aura une autre fois (fallait vraiment lui voir la gueule de chien battu quand il m’a dit ça. J’espère que c’était le chien qui m’a mordu)
- Ouin, je suis « désolé » Leng, c’est « dommage ». Ok, bonne nuit, Leng.
- …Est-ce que je peux dormir dans chez toi, alors ?
- Quoi ??? Euh…désolé, y a pas de place dans ma chambre et mon lit est tout petit (j’ai une très grande chambre et un énorme lit). Bonne nuit Leng…

C’était vraiment bizarre, je sais, mais traduisez ça en anglais, et c’est vraiment comme ça que ça s’est passé. Un peu plus et il m’invitait aller jouer à la poupée chez lui. Ils ont de drôles de coutumes en matière d’hospitalité, les Cambodgiens.

Un restaurant dans un environnement idyllique



LES MARCHÉS
Au Cambodge, j'adore aller dans les marchés. On y trouve de tout, c’est pas croyable. Il paraît qu’il y a à peine dix ans, quand le pays était encore instable à la sortie d’une guerre civile ayant duré presque 30 ans, on pouvait même y acheter des grenades pour quelques dollars. Ayoye, pourquoi j’étais pas là y a dix ans, moi. (D'ailleurs, hier je suis passé devant un établissement du style hôtel/bordel où il y avait un panneau indiquant que c'était interdit d'y entrer avec des grenades. Je vous le jure, y a des choses bizarres, ici).
Un des plus gros marchés de la ville, Psar Thmei, est juste à côté de mon bureau…un vrai labyrinthe, avec beaucoup trop de choses à vendre pour le nombre d’acheteurs.

Le marché


de la bonne bouffe






il y a une bonzerie à Phnom Penh

j'ai trouvé une mante religieuse dans un arbre; bien jolie, je l'aime

FEAR FACTOR

J'ai continué mon entraînement pour la prochain saison de Fear Factor. En marchant près du palais royal, j'ai vu une vendeuse de serpents. Bof, pourquoi pas. Pour 0,50$, on a donc un joli serpent empalé en zigzag sur un bâton. Avec la petite sauce et les épices, c'est vraiment bon, mais un peu dur sur les dents.




Un autre jour, mon ami et moi nous sommes dits que de manger un genre de cafard/coquerelle géante pour la modique somme de 0,50$ serait une bonne idée. Erreur. C’était dégueulasse. Vous savez, dans ce blog, je ne dis que la vérité, rien que la vérité. Quand je disais il y a quelques semaines que les tarentules étaient « bonnes », j’étais sérieux. Bon, c’est relatif. Je commencerais pas tous mes matins avec des Corn Flakes et une tarentule. Mais, c’est quand même assez bon, avec même un petit je-ne-sais-quoi. Par contre, la coquerelle, cet insecte géant, ouf, ça craint…c’est douteux, ce qu’il y a là-dedans. Surtout dans la tête.







À côté du vendeur d'insectes, ce petit bonhomme qui dégustait une tarentule comme si c’était un bonbon. En fait, C’EST du bonbon, pour les Cambodgiens.


LE MARIAGE DE BLANCHE-NEIGE

Lundi dernier, je me suis retrouvé à un mariage cambodgien. C’est qu’une Française que je connais m’a dit qu’elle avait été invitée au mariage de sa collègue. Je l’ai donc forcée à m’inviter, me disant ça serait drôle. Pour être drôle, c’était drôle. Mais surtout bizarre.

D’abord, la majorité des filles avaient vraiment l’air d’avoir acheté leur robe au magasin Disney. J’avais l’impression d’être entouré de frères et sœurs de Blanche-Neige et d’Aladin. Le groupe de musique était, aux oreilles d’un occidental, rien de moins qu’horrible. Horriblement drôle, au moins (vidéo du groupe plus bas). Un peu partout, des petites guirlandes et décorations brillantes et multicolores. C’était le royaume du kitsch, je le jure. Fantastique.
Ensuite, la Française et moi étions les seuls Blancs parmi les quelque 300 invités, alors on était, c’est le moins que l’on puisse dire, les stars de la soirée. Encore plus stars que les mariés, c’est vous dire. Le caméraman de la soirée venait toujours nous filmer, peut-être parce qu’il aimait les faces que je faisais. À 21h, alors que je commençais tout juste à être réchauffé, la salle de réception ferme et tout le monde s’en va…pas une farce, j’avais l’impression qu’on riait de moi. Mais non, c’est comme ça que ça se passe au royaume de Disney.


moi avec les mariés et une femme qui se trouvait là

la tête qui dépasse un peu à gauche du milieu, c'est moi; je me suis jamais senti aussi grand qu'au Cambodge

pour vous dire à quel point ça fêtait fort, à 20h45, il restait plus personne sur le plancher de danse, à part moi


vidéo du groupe

encore des ti-zenfants à Phnom Penh


le meilleur nom de bar que j'ai vu à Phnom Penh. Pas Claudia, l'autre

De la belle visite au Cambodge



PROCHAINE ÉTAPE

J'ai fini mon séjour à Phnom Penh. J'ai terminé la semaine dernière le rapport que je devais écrire pour mon ONG. Je m'envole dans quelques heures pour Kuala Lumpur, en Malaisie, pour voyager 25 jours, seul, sans plan ni itinéraire, avant d'aller en Chine pour mon prochain stage. Trois mois au Cambodge, c'est vraiment intéressant, mais en même temps, mène facilement au désespoir. Maintenant que je quitte le pays, je peux m'exprimer, parce que ça peut être dangereux ici de critiquer le gouvernement et de faire le travail que je faisais. Justement, deux de nos employés doivent maintenant faire face à des accusations criminelles pour "incitation à la violence" après avoir fait sensiblement le même travail que j'ai fait dans les provinces. Presque à chaque semaine, des journalistes et des politiciens de l'opposition sont poursuivis en justice pour avoir exprimé leurs préoccupations par rapport au grand démocrate qu'est le premier ministre Hun Sen. J'ai vu, rencontré et entendu parler de dizaines de personnes qui ont été arrêtées, menacées, battues et dans certains cas tuées, pour avoir critiqué ou tenté de défendre leur droits face à ce gouvernement pourri qui continue de se présenter comme un gouvernement "démocratique" afin de recevoir des dons de la communauté internationale. Des criminels, les gens au pouvoir, je vous le jure.

Mais bon, tsé, en Cambodgie, c'est facile malgré tout d'être inspiré par les gens, les temples, les déchets. J'ai eu un éclair de génie, et je quitte donc Phnom Penh sur ces sublimes vers.

Aurevoir Phnom Penh, te quitter me fait un peu de peine
Bonjour Kuala Lumpur, avec toi un nouveau jour