mercredi, août 30, 2006

2 minutes en Corée du Nord (30 août)

Bonjour,

Je vous disais que la semaine dernière j'allais a la zone démilitarisée séparant les 2 Corées, la DMZ. Eh bien, j'en suis revenu en un morceau, non sans avoir vécu une expérience des plus
frappantes.

Dès que l'on sort de Séoul, il y a des signes partout indiquant que le pays est encore officiellement en guerre avec son voisin. Sur l'autoroute menant à la Corée du Nord (située à seulement une cinquantaine de kilomètres soit dit en passant), dans la banlieue séoulienne (séoulite?), d'énormes structures de béton sont étrangement suspendues au-dessus de la chaussée. On nous a expliqué que celles-ci sont remplies d'explosifs prêts à être activés à tout moment. Dans le cas d'une invasion nord-coréenne, on fait exploser les structures, bloquant ainsi la route à l'envahisseur. Également, plus on se rapproche de la DMZ, plus les postes d'observations militaires sont nombreux, entourés de soldats et chars d'assaut. Près de la frontière, de nombreuses affiches rappellent de rester sur la route à cause des champs de mines situés autour. L'armée est vraiment présente partout.



Ci-dessus photo de Gi jeong-dong (communément appelé Propaganda Village) en Corée du Nord, avec le plus haut drapeau sur mât au monde. C'est en réalité un village fantôme. Les édifices, censés exposer la "prospérité" du nord, ne sont en fait que des façades ou structures vides, comme un genre de plateau de tournage.

Mais l'endroit le plus surréel est de loin la zone appelée Joint Security Area ou JSA, une section de la DMZ où ont parfois lieu les pourparlers entre le nord et le sud. Ce lieu est le seul où les soldats des deux armées se font face directement à chaque jour. Nous avons pu assister a la scène incroyable où des soldats du sud montaient la garde dans une position étrange apparemment tirée du Tae Kwon Do. Environ 50 mètres devant, en haut des marches d'un bâtiment nord-coréen, des soldats nords-coréens montent la garde. Un des soldats du nord nous observait avec des jumelles alors que l'autre prenait des photos de nous, afin de nous intimider, selon le militaire qui nous accompagnait. Les règles étaient très strictes: aucun mouvement brusque, impossible de pointer du doigt ou d'envoyer la main. Notre accompagnateur, un ancien général de l'armée américaine, maintenant professeur à l'université Yonsei, nous expliquait que si quelqu'un pointait du doigt ou envoyait la main, la scène serait diffusée le lendemain dans les journaux propagandistes du Nord pour montrer à quel point tout le monde veut venir vivre dans le "paradis" qu'est la Corée du Nord...







A peu près a mi-chemin entre les soldats du nord et du sud, on voit par terre la frontière qui délimite les deux pays. Nous sommes entres dans un bâtiment qui chevauche cette frontière, et dans lequel se tiennent habituellement les pourparlers. Chacune des moitiés du bâtiment sont donc dans un pays. Ayant marché partout dans le bâtiment, j'ai donc techniquement été en Corée du Nord! Woohoo! Je vais pourvoir l'ajouter a mon CV! Voir de près la zone de tension d'une guerre froide qui dure depuis 53 ans était toute une expérience.

A part ça, la vie à Séoul me plait beaucoup. La seule chose qui est un peu difficile, mais en même temps source constante de divertissement, est mon incapacité à communiquer en Coréen. Ma propriétaire n'a toujours pas appris l'anglais et on continue à se faire des signes toujours plus créatifs pour se faire comprendre. Cette semaine, j'ai fait le tour des magasins pour m'acheter un téléphone cellulaire. J'avais l'impression que peu importe le nombre de synonymes que j'utilisais pour chaque mot, j'arrivais pas à me faire comprendre. Je me suis même surpris cette semaine à parler anglais avec un accent asiatique pour me faire comprendre, ce qui semble parfois marcher. Pas une blague, ça peut marcher réellement.

Donc, j'ai fini par me trouver un cellulaire, dans ce qui devait être le plus gros magasin de téléphones de l'histoire de l'humanité. Un étage de la grosseur d'un terrain de football rempli de téléphones. Plutot intimidant. Si vous voulez m'appeler, n'hésitez pas, je ne paie pas les appels que je reçois. Le numéro est 010-3037-0250. Je suis 13h en avance n'oubliez pas. Moi qui n'arrêtais pas de rire des Japonais et Coréens qui sont TOUJOURS en train d'utiliser leur téléphone, je suis exactement pareil finalement.

Bon je vais manger du kimchi.
Benoit

mardi, août 22, 2006

Rock star dans la nuit (22 août)

Bonjour, bonsoir, bonne nuit

J'ai vécu samedi soir une superbe expérience. Vous vous souvenez, je disais qu'à l'aéroport de Séoul, deux Coréens sont venus chercher Jsssica, la fille que j'avais rencontrée à l'aéroport de Tokyo...un des deux gars travaille pour une compagnie de presse, ou de musique. En fait j'ai rien compris à ce qu'il faisait, mais ce qui est important est que grâce à son travail, il a obtenu nous a donnés des billets gratuits pour voir le show d'une des plus grandes stars coréennes, Psy (prononcer Sa-ee). Je vous parle ici de billets de 66 000 won, à peu près 70$. Je vous dis, c'était incroyable. Un authentique concert rock avec une authentique rock star coréenne, avec les écrans géants, les effets pyrotechniques, les changements de costumes, le double bass drum, et bien sûr, les petites Coréennes en extase.




De plus, l'emplacement était idyllique. Un genre d'amphithéatre extérieur, en forme d'hémicycle romain, en plein sur le campus de l'université Yonsei, et rempli à capacité, donc environ 20 000 personnes à ce qu'on m'a dit. Quant au show, imaginez un genre de Weird Al Yankovik coréen, avec un genre de rock/métal/hip-hop/comédie. Psy semblait vraiment drole, puisqu'à chacune de ses interventions, tout le monde se roulait par terre, sauf Jessica et moi (les deux seuls blancs dans toute la place évidemment). Sinon, lorsqu'il chantait, il dansait et enlevait ses vetements. C'était drôle. Sincèrement, le meilleur spectacle que j'ai vu d'un artiste que je ne connaissais pas. Après, dans la plus pure tradition coréenne, nous avons terminé la soirée dans les bars de mon quartier.




Demain, je vais avec quelques étudiants de Yonsei visiter la DMZ, c'est-à-dire la zone démilitarisée qui sépare les deux Corées, où les deux armées se font face depuis la fin de la guerre de Corée. Ça risque d'être assez intense, d'autant plus que j'ai lu dans le National Geographic qu'à l'occasion, des escarmouches y éclatent et font quelques victimes. Mais vous inquiétez pas, j'apporte mon camouflage et un couteau de cuisine. A part ça, il fait ultra chaud et humide ici. Je mange comme un eskimo, mais je grossis pas puisque je sue mon poids a chaque jour. Et les Coréennes sont très belles.
Ah oui, voici mon adresse postale, si vous voulez m'envoyer une lettre ou un paquet d'amour.

Seoul, South Korea,
SuDaeMoon-Gu
Chang Chung-Dong
67-49 (201)

C'est définitivement l'adresse la plus cool que j'ai eue dans toute ma vie. Mieux que 7375 rue Chambord en tout cas. Juste pour avoir une telle adresse ça vaut la peine d'aller en Corée.

Bon, j'y vais.
Kim Jong-Ben

samedi, août 19, 2006

Seoul avec un peu de chance (19 aout)

Salut!

Donc je suis arrivé à Séoul avant-hier après encore une fois de trop
longues heures sans sommeil dans l'avion. La chance m'a poursuivi jusqu'ici. Quelques exemples: premièrement, hier a l'aéroport de Tokyo, en faisant la file pour les douanes, je sors rapidement un document de l'université Yonsei pour le consulter, et une fille juste derrière moi me demande si je vais à Yonsei aussi. Elle, une certaine Jessica de Toronto, m'explique qu'elle va étudier elle aussi à cette université.

Deuxièmement, à l'aéroport de Séoul, deux amis Coréens de Jessica (Dooman et l'autre dont j'ai oublie le nom et que j'appelerai affectueusement Jack) l'attendent, et m'offrent gentiment de me reconduire aussi à l'université en voiture, ce qui est très apprécié puisque l'aéroport est plutôt loin de Séoul. Petite note de bas de page, Dooman ressemble étrangement à Kim Jong-Il, ce qui est plutôt troublant. En fait, depuis que je suis arrivé, j'ai l'impression qu'il y a tout plein de Kim Jong-Il dans la rue, ce qui me terrifie.. Mais ca doit être le décalage horaire, je m'y habituerai. Ensuite, Dooman nous paye un bon souper au resto. Semblerait-il que c'est une coutume répandue en Coree d'inviter au resto les étrangers, alors je ne me plaindrai pas.

Troisièmement, je devais bien me trouver une place où vivre pour l'année. Evidemment, c'est une etape que j'avais completement ommise, avec toute ma prevoyance. J'appelle donc une fille nommée Laurence, de Montréal, qui habite à Séoul, que je n'ai jamais rencontrée mais avec qui je communiquais par courriel, après avoir découvert son nom par un pur hasard sur internet.
Elle me dit d'appeler son copain Wam-Seok. Ce dernier dit avoir peut-être une chambre pour moi pas très loin de l'université. La chambre était parfaite pour moi. C'est dans une petite maison du chaud quartier universitaire, à deux pas de millions de restaurants, bars et clubs. Malgré toute l'activité autour, ma ruelle est super tranquille. Il s'agit simplement de la trouver. Elle est située dans un dédale de ruelles toutes semblables, et en rentrant hier, j'ai du tourner en rond 10 fois avant de me rappeler où j'habitais.


Dans le prix sont inclus le dejeuner et le souper à chaque jour, gentiment preparés par la gentille proprietaire. Seul hic, la proprio parle à peu près 3 mots en anglais, "water", "key" et "money". Heureusement que Wam-Seok était
là. Sinon, elle me fait des signes pour me faire comprendre ce qu'elle veut. Au moins, elle est bonne dans les signes de mains.

Photo: à gauche, ma maison

Il y a 10 locataires, en tout, à peu pres tous Coréens, qui parlent très peu anglais. Je suis donc allé pour la totale, l'expérience coréenne à fond Léon. Ce matin, au dejeuner, il y avait environ 10 plats, mais tout ce que je reconnaissais, c'etait du riz...Au moins, il y a une Japonaise qui vit la, alors je peux communiquer avec elle.

J'ai changé mon intention de départ: je crois que je vais essayer d'apprendre une base de coréen, car contrairement à ce que je pensais, l'anglais, ça fonctionne pas trop fort par ici...Aujourd'hui, je suis allé à un resto avec 6 étudiants que j'ai rencontrés à la séance d'orientation de l'université. Gros problème, le menu n'était qu'en coréen, et la serveuse n'était offerte qu'en version coréenne aussi. Donc, on choisit tous un plat complètement au hasard (j'ai choisi le plat dont je préférais l'écriture en coréen). Alors que tout le monde reçoit un plat ultra appétissant, je recois un mini-plat rempli de ce qui ressemble à 10 gros vers de terre jaunes. J'exagère pas. C'était pas mal finalement, mais ça m'a laissé sur mon appétit.

Bon, je pars chercher des sandales, il fait vraiment trop chaud, et j'ai
soif.

Bye
Benoit

Ah oui, écrivez-moi si ca vous tente, j'apprécie, et ça me fait sentir
moins loin.